Je partage avec Delphine le goût des pivoines… aime-t-elle aussi les iris ? Mais je n’écris pas ici pour faire un inventaire du printemps ; simplement ces fleurs sont associées pour moi à l’esprit de ses ateliers d’écriture. Vous avez déjà observé un bouquet d’iris ? Quand un bouton éclot, une fleur commence à se fermer tandis que la troisième répand son parfum le plus mûri. Dans les ateliers qu’elle anime, il y a toujours quelque chose à respirer, à ressentir, à observer.
Quelque chose du passé, de notre présent. Quelque chose en devenir. Le bouquet est bien composé par Delphine, il est abreuvé de lectures personnelles, du hasard d’une image, d’une promenade à Paris, au Liban ou sur la toile, mais le bouquet parfois n’en fait qu’à sa tête et les participant.e.s recomposent les consignes selon leurs expériences. L’un.e, admirant le Japon, voudra en faire un ikebana, l’autre allergique au pollen, transformera les iris en fleurs de papier ; le ou la dernière jugera que des fleurs de courgette, c’est plus gourmand… mais personne ne restera sur sa faim ! Voilà, comme les pivoines aux multiples pétales, nos ateliers partagés depuis plus de 2 ans sont touffus et vivaces. L’aspect éphémère de leur nature est un leurre car la démarche d’écrire nous propose un cycle récurrent de semaines, de saisons qui durent plus longtemps qu’on ne l’aurait cru ! J’aime bien conserver, dans un blog, la trace écrite de nos réunions ponctuelles ; pourtant j’aime encore mieux le charme de la lecture en direct car les textes apportés par les autres est la vraie richesse de ma propre proposition. On apprend à se connaître par nos différences. On écrit des choses imprévues, on entend des choses inouïes, et on rit aussi.
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